Un brin d'histoire

  • Un brin d'histoire

L’histoire de Leclercville est intimement liée à celle de la Seigneurie de Lotbinière. En effet, non seulement la municipalité est-elle érigée sur le territoire de cette ancienne seigneurie mais Leclercville doit sa naissance, sa croissance et aussi, hélas son déclin, à l’établissement du moulin seigneurial et à l’exploitation des terres de la Seigneurie.

Notre histoire remonte donc aux débuts de la Nouvelle-France avec la concession par l’intendant Jean-Talon d’une première étendue de terrain à René-Louis Chartier, en 1672. De nouvelles concessions  en 1685, 1686, 1693, accorderont à Chartier tout le territoire compris entre les Seigneuries de Deschaillons et de Sainte-Croix, sur une profondeur  de six lieues (18milles), à partir du fleuve.

Dès 1677, des premiers colons, Jean Baudet et Michel Lemay viennent s’établir sur la Seigneurie, à la Pointe Platon avec leur famille. D’autres censitaires tels  les Hamel, Gauthier, Dubord, Chastenet, Tousignan Hébert, etc. les rejoignent bientôt. La paroisse de Saint-Louis de Lotbinière est fondée en 1724 et couvre alors tout le territoire de la Seigneurie. Cependant, l’oekoumène se limite au littoral  du Saint-Laurent et il n’y avait que quatre censitaires installés entre les deux rivières Du Chêne. D’autres familles viennent  s’installer au Bord de l’eau dans les années qui suivent.

C’est vers 1758 que les premiers acadiens chassés de leurs terres par les Anglais viennent s’installer ici et même si des terres étaient encore disponibles au bord de l’eau, ils décident de défricher un nouveau rang, le Saint-Michel, nommé en l’honneur de l’un de ces pionniers, Michel Gaudet. La population croit ensuite très lentement car, en 1762, seulement 14 familles habitent le territoire, soit environ 70 personnes. Seulement 10 nouvelles familles viennent s’y établir entre 1762 et 1781.

Vers la fin du 18ième Siècle, toutes les terres du bord de l’eau sont occupées et le rang Saint-Michel est passablement rempli. Le Seigneur consent alors à l’ouverture d’un nouveau rang; le Portage par le prolongement du Rang Saint-Michel vers l’est.

Comme la distance à parcourir par les cultivateurs pour aller faire moudre leur grain au moulin du domaine leur causait d’énormes pertes de temps, le Seigneur décida de construire un moulin à farine en 1814  et un pont pour relier le moulin aux rangs Portage et  Saint-Michel en 1817.

Vers 1832, le Seigneur fait construire un moulin à scie près du moulin à farine. Cependant, les opérations ne sont pas rentables et, seulement deux ans plus tard, le moulin est déménagé près de l’embouchure de la rivière, à moins d’un kilomètre du fleuve. Ce nouveau moulin emploie de nombreux journaliers et artisans que le Seigneur doit loger. Il y construit à proximité de nombreuses maisons qu’il loue  à ses employés. Ainsi,  nait le village qui prendra plus tard le nom de Leclercville.

Jusqu’alors, seul le pont du Portage permettait de franchir la rivière. Ce n’est qu’en 1848 qu’un pont de bois permet de franchir la rivière à quelques centaines de mètres en aval du moulin à scie.

Une nouvelle industrie voit le jour en 1857. Trois briqueteries employèrent durant plusieurs années une quarantaine de travailleurs. Situées à la pointe, près de l’embouchure de la rivière du coté est de celle-ci, cette industrie dut cependant cesser ses opérations en 1917 car les installations furent alors détruites par un glissement de terrain

Les résidents du territoire devaient toujours parcourir une distance de 5 à 9 milles pour se rendre à l’église de Saint-Louis de Lotbinière afin d’y accomplir leurs devoirs religieux. On fit alors la demande pour qu’une église soit construite. Une nouvelle paroisse est détachée de Saint-Louis de Lotbinière en 1863 et une nouvelle municipalité, Sainte-Emmélie est fondée.

Vers 1865, les familles ne manquent pas d’enfants mais il  leur arrive de manquer de terres pour les établir. Pour répondre à leurs besoins, le Seigneur Joly commence à concéder des terres sur un nouveau rang, le Castor.

Cependant, les besoins du village étant très différents de ceux de la paroisse, la municipalité est scindée en deux pour former, en 1873 les municipalités distinctes de Leclercville pour le village et de Sainte-Emmélie pour les rangs.

Le village est électrifié en 1926 mais les rangs doivent attendre jusqu’en 1945 pour jouir d’un tel service.

Toute la région subit un dur coup économique en 1932 alors que suite à un coup d’eau qui envahit une grande partie du village, le Seigneur du temps décide de fermer le moulin dont les opérations et activités connexes donnaient du travail à près de deux cents travailleurs. L’économie régionale ne s’en remit jamais, et, depuis, la population ne cesse de décroître. Les jeunes ménages quittent surtout pour se procurer un gagne-pain ailleurs.

Jusqu’en 1933, le territoire  de ce qui est aujourd’hui la municipalité de Val-Alain faisait partie de la municipalité de Sainte-Emmélie.

Il en était ainsi pour les écoles qui relevaient de la commission scolaire de Sainte-Emmélie. Une nouvelle paroisse, Saint-Edmond de Val-Alain est fondée en 1933. Ce n’est cependant qu’en juillet 1950 que la Commission scolaire de Val-Alain est fondée et qu’elle prend en charge les écoles de cette nouvelle paroisse.

La population n’ayant cessé de décroître, il est devenu nécessaire de fusionner les services municipaux pour continuer à servir adéquatement la population. C’est ainsi qu’en l’an 2000 une résolution des deux conseils municipaux entérinait la volonté commune de fusion des municipalités de Sainte-Emmélie et de Leclercville pour former une seule municipalité qui porte désormais le nom de Leclercville.

 

Symbolisme général des Armoiries de Leclercville

DEVISE-FORT ET FIDÈLE

Fort : comme l'épi de blé qui signifie nourriture et source d'énergie.

Fidèle : comme on peut se fier à l'étoile qui a guidé les marins, comme l'attachement que l'on voue à son milieu et à son allégeance.

BLASON

Séparé en deux parties à l'horizontal, il rappelle exactement le partage de l'écusson des Joly de Lotbinière. On sait comment les anciens de Sainte-Emmélie et Leclercville se font un devoir et un bonheur de se rappeler ce souvenir.

L'ÉTOILE

Elle rappelle les nombreux navigateurs de Leclercville, elle rappelle aussi que les ancêtres (les Bernard, les Gaudet, les Hébert, les Lemay, les Demers, etc.) viennent en partie de l'Acadie. On sait que l'hymne nationale des acadiens est "l'Ave Marie Stella" (Salut Étoile de la mer).

LES BLÉS

Ils soulignent que la plupart des résidents de Leclercville sont, ou ont été cultivateurs.

L'ÉCLAIR

Les citoyens de Leclercville reconnaissent que l'on ne pouvait mieux symboliser le nom de Pierre Leclerc généreux donateur des fonds de terrain où les bâtiments religieux ont été construits. C'est en son honneur qu'origine le nom de notre Municipalité.

LES COULEURS

(caractère physique)

BLEU : c'est le ciel toujours paisible

OR : c'est la moisson dorée qui symbolise les produits de la terre

VERT : c'est le symbole de l'eau des cours d'eau sillonnant notre territoire, soit le fleuve Saint-Laurent, la rivière du Chêne etc.

BLEU ET OR : employés comme champ de l'écu sont les couleurs de la Paroisse de Sainte-Emmélie et des fêtes

BLEU, OR ET VERT : sont les trois couleurs qui apportent beauté et charme à Leclercville

(caractère moral)

BLEU: la paix des foyers et des hommes

OR : c'est la richesse matérielle et morale. Comme on le sait, ces deux richesses sont nécessaires à tout être humain digne de ce nom. La richesse matérielle ou du moins une certaine aisance, est indispensable pour une qualité de vie normale. Et la richesse morale est importante pour maintenir une dignité respectable de notre territoire.

VERT: c'est l'espérance du vrai bonheur et d'une grande prospérité